La rentrée solennelle de l’Académie de Savoie s’est tenue vendredi dans la salle de délibération du Conseil départemental. La séance a été ouverte par le Président Geneletti qui a relaté l’activité de l’Académie durant l’année écoulée.
C’est Jean-Hervé Lorenzi, chef d’entreprise, grand économiste, conseiller de cabinets ministériels et fondateur du Cercle des économiste, qui prononce ensuite la conférence de rentrée. Son thème est « Un monde de transitions ».
Il introduit tout d’abord notre univers actuel, confronté à trois transitions, démographique, écologique et numérique. D’où un monde en modification très profonde, en rupture, et soumis à une forme de violence. Il évoque ensuite le vieillissement de nos nations et l’accroissement de la population mondiale ; le problème du financement du risque et de l’innovation, principalement dans notre pays ; nos gains de productivité trop faibles ; le choc des inégalités qui conduit à l’appauvrissement des classes moyennes et enfin les délocalisations, choix assumé dans les années passées par certaines de nos élites et responsable de notre désindustrialisation. Il pointe le fait que la France soit au 26ème rang sur les 27 pays de l’Union Européenne au niveau du nombre de travailleurs dans l’industrie.
Tout en précisant garder espoir en notre avenir, Jean-Hervé Lorenzi préconise en conclusion d’utiliser massivement l’épargne des français dans l’innovation avec une nécessaire garantie de l’État, de reprendre le sujet de l’éducation qui est de la première importance, et de redonner des rémunérations acceptables et des capacités d’évolution à l’ensemble du monde du travail.
Les nombreuses questions ont montré l’intérêt porté par l’assistance à la conférence.
François Forray prononce ensuite l’éloge funèbre d’André Palluel-Guillard. Formé dans les lycées Vaugelas et Louis Le Grand, puis à la Sorbonne, il passe l’agrégation et soutient une thèse d’État sur « L’Aigle et la Croix ». Professeur à l’Université de Savoie, c’était un esprit brillant et une personnalité attachante. Il maniait l’humour dans ses conférences, aimait fustiger la médiocrité et pouvait être féroce dans certains portraits. C’était aussi un homme de foi et un citoyen engagé qui nous laisse une bibliographie immense.
Crédits photos : É/JY Sardella