La séance de L’Académie de Savoie du 19 février 2025 s’est tenue dans son salon du château de Chambéry devant une assistance nombreuse.
La séance s’est ouverte par l’éloge funèbre de Mme Aurore Frasson-Marin prononcé par Mr le ministre Louis Besson. Il a insisté sur l’émotion du moment pour avoir partagé tant de dossiers et vécu des relations si intenses avec Aurore Frasson-Marin. Née en 1938 d’une famille venue de Toscane, elle sera agrégée en italien et passera une thèse d’État à l’Université de Savoie. Engagée dans la cité, elle sera maire adjointe à Chambéry chargée de la culture. Elle s’y consacra sans retenue et sera au cœur des nombreuses réalisations qui feront le fierté de la ville : transformation du carré Curial avec la Maison de la culture, Médiathèque et théâtre Malraux. Elle impulsera la Cité des Arts et, attachée à la culture pour tous, s’investira dans le Scarabée et la bibliothèque Georges Brassens à Chambéry le Haut.
En conclusion, Louis Besson rappelle devant son époux que son engagement ne fut possible qu’avec le soutien des siens et souligne qu’elle ne connut aucun échec dans ses initiatives.
Dans la première communication, Jean-Yves Sardella introduit Élisabeth de Miribel, une grande figure de la France libre.
Née Copin de Miribel dans une famille traditionnelle et catholique, elle est l’arrière-petite-fille du maréchal de Mac-Mahon. Après la philo, elle passe par la Sorbonne et poursuit des études de psychologie dans le Valais. Elle entre au Ministère des Affaires étrangères à la déclaration de la deuxième guerre mondiale. Elle est affectée à Londres dans la mission française dirigée par Paul Morand. Contrairement à ce dernier, elle rejoint la France libre. À l’initiative de son ami Geoffroy de Courcel, elle rencontre le général de Gaulle et on la convoque le 17 juin pour taper à la machine le discours qui sera prononcé le lendemain par ce dernier. Elle tape mal, les feuilles sont difficiles à déchiffrer, et Courcel l’aide en lui dictant des passages. Néanmoins, elle n’écoute par l’appel, n’ayant pas de radio !
Rapidement envoyée au Québec et au Canada pour y créer un service d’information de la France libre, elle est rejointe par Thierry d’Argenlieu, ancien commandant des forces françaises navales libres et prêtre carme français. La mission est un succès.
En 1943, Élisabeth rejoint de Gaulle à Alger. Elle est correspondante de guerre en 1944 en Italie, couvre Monte Cassino, puis la marche de Leclerc sur Paris. Elle devient attaché de presse du général de Gaulle.
Elle travaille ensuite au Ministère des affaires étrangères avec un passage au Carmel qu’elle quitte pour des raisons de santé. Elle termine sa carrière comme Consul général de France à Florence.
Décédée en 2005, elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise. Sa famille avait acheté le château de Beauregard de Francin qui appartient à ce jour à Mme de Courrèges, née Copin de Miribel.
Dans la deuxième communication, Anne Buttin présente les portraits du salon de l’Académie de Savoie, tant au niveau de leur restauration que de leur provenance. Les trois restauratrices sont Isabelle Moreaux-Jouannet et Isabelle Rosaz pour les toiles et Agnieszka Derniaux pour les cadres dorés. La restauration a été assurée avec le soutien des services du Département et a bénéficié de subventions de ce dernier et de la DRAC Rhône-Alpes.
Pour son histoire des portraits, Anne Buttin s’est appuyée sur les comptes-rendus des séances de l’Académie, sur les services du Patrimoine du Département, et sur quelques recherches de l’autre côté des Alpes.
Pour le détail de l’histoire et de la restauration des tableaux, on pourra consulter directement la communication d’Anne Buttin qui sera rapidement disponible sur le site de l’Académie.
Télécharger le discours et le diaporama de la présentation d'Anne Buttin
Photos E et JY Sardella.