
In Memoriam…
Albert Pachoud
Descendant d’une lignée paternelle dont la région d’Albertville était le berceau, Albert Pachoud avait suivi son cursus scolaire au lycée de Chambéry avant d’embrasser des études supérieurs en sciences naturelles à l’université de Grenoble. Sous la houlette du professeur Maurice Gignoux, il avait obtenu une licence et un diplôme d’études supérieures en géologie, discipline dans laquelle il allait exceller sa vie durant.
Après avoir accédé à l’École nationale supérieure des Pétroles et avoir acquis le diplôme d’ingénieur, il avait été engagé à la société nationale de recherches et d’Exploitation des Pétroles et envoyé en Algérie au sein des missions de détection d’hydrocarbure et de gaz naturel dans le Sahara. A l’issue d’une campagne de prospection au sud de Colomb-Béchar, il avait rejoint en 1952, Madagascar pour une recherche de pétrole sur la côte sud-ouest d l’ile.
Mais c’est à partir de son retour en Algérie, en 1955, qu’Albert Pachoud allait acquérir une renommée internationale. Outre sa collaboration avec Raid Ader, le célèbre pompier volant américain, pour l’extinction réussie du gigantesque incendie du forage de gaz de Gassi-Touil, il était devenu au printemps 1956, « le » découvreur du champ pétrolifère d’Hassi Messaoud. Légitime récompense de patientes et obstinées campagnes de prospections qu’il avait poursuivies, à contrecourant du pessimisme de certains scientifiques,
C’est auréolé de ce titre, qu’il avait regagné le territoire métropolitain, en 1962, créant alors à Grenoble une unité de géologie alpine orientée vers l’étude et la prévention des risques naturels. Son analyse des causes de l’écroulement du Mont Granier, en novembre 1248, avait fait et continue à faire autorité.
Membre du conseil supérieur des réserves naturelles, il avait été élu en 1996, membre correspondant de l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Savoie, avant d’en devenir membre titulaire en 2001. Il avait consacré son discours de réception aux « Risques naturels en Pays de Savoie ». Notre confrère Paul Guichonnet, en sa qualité de géographe, membre correspondant de l’Institut lui avait fait réponse.
Il avait fait bénéficier notre compagnie de plusieurs communications de haut niveau scientifiques, notamment sur l’évolution des connaissances géologiques en Savoie et sur des observations actualisées sur le Mont Granier et le massif de Chartreuse.
En 2017, il avait sollicité son admission à l’éméritat en raison de son grand âge ne lui permettant plus d’assister aux séances académiques.
Le 11 juillet 2023, au cours d’une manifestation organisée par sa famille à l’occasion de l’anniversaire de ses cent ans, la médaille d’honneur de l’Académie de Savoie lui avait remise.
Albert Pachoud laisse à ses confrères de l’Académie de Savoie, l’image d’un authentique savant dont la modestie dissimulait la notoriété qu’il aurait pu légitimement mettre en avant.