MM. Mayeul Arminjon et Jean Hars.
La dernière séance de l’année 2024 de l’Académie de Savoie s’est tenue, le mercredi 18 décembre, en présence d’une nombreuse assistance. Elle a été consacrée à deux communications.
M. Mayeul Arminjon, chargé de recherches honoraire au CNRS, a livré « Quelques remarques sur l’espace et le temps en physique actuelle », avant que M. Jean Hars, inspecteur vétérinaire de la santé publique honoraire consacre un propos intitulé : « Risques sanitaires et sauvages. Maladies contagieuses et émergentes ».
La théorie de la relativité.
Mayeul Arminjon, chargé de recherches honoraire au CNRS, fait « quelques remarques » sur la théorie de la relativité « et sur la relation Espace-temps » en physique actuelle. Il commence par un historique des avancées de la physique en commençant par Galilée et Newton avec leur formule « Le mouvement [uniforme] est comme rien ».
Il rappelle l’expérience de la pierre qui tombe du mat d’un bateau en mouvement : pour une personne sur le bateau, la trajectoire est rectiligne, alors que pour quelqu’un sur le quai, la trajectoire suit une parabole. D’où le terme de « Relativité ». Il cite la découverte de l’électromagnétisme au XIXe siècle et les équations de Maxwell qui unifie l’électricité et le magnétisme. Avec l’éther comme support des ondes électromagnétiques, Hertz découvre les ondes radio, puis arrive la « contraction » des longueurs des objets par Fitzgerald et Lorentz, prix Nobel.
L’orateur présente la notion de référentiel inertiel, et en arrive à Henri Poincaré (1854-1912) qui est peut-être le plus grand mathématicien de tous les temps. C’est le premier qui introduira le principe de la relativité et l’équivalence masse-énergie, repris et précisés quelques années plus tard, en 1905, par Einstein. Ce dernier proposera l’invariance de la vitesse de la lumière.
Mayeul Arminjon conclut en plaidant pour un élargissement de la théorie restreinte de la relativité de Lorentz/Poincaré en y intégrant la gravitation.
Les maladies contagieuses de la faune sauvage.
Après des débuts comme vétérinaire au Parc de la Vanoise, Jean Hars a été Inspecteur vétérinaire de la santé publique. Les épidémies de la faune sauvage sont devenues un objet de santé publique dans un contexte d’extension démographique de cette faune et de proximité avec les animaux domestiques. Il cite le cas des maladies les plus courantes :la grippe aviaire qui touche les oiseaux d’eau migratoires et peut contaminer les volailles et les porcs ; la fièvre catarrhale pour les bovins ; la peste porcine africaine ; la tuberculose bovine véhiculée par les blaireaux, cerfs, sangliers ; et la brucellose du bouquetin qui peut se transmettre à l’homme.
Le commerce international lié à la mondialisation est souvent la cause de la propagation de ces maladies. La fièvre catarrhale, par exemple, est venue d’Afrique aux Pays-Bas par des fleurs contenant des moucherons infectés et la peste porcine a été introduite en Géorgie par de la viande de porc congelée africaine.
Enfin, le cas de la brucellose est particulier : les bouquetins sont protégés, les tribunaux, sollicités par des associations écologiques, en interdisent l’abattage, et la maladie se développe jusqu’à mettre en péril certaines productions de reblochon.
En conclusion, notre monde moderne a toute les caractéristiques qui favorisent la propagation des virus.
Jean-Baptiste Bern, secrétaire perpétuel
De gauche à droite Mayeul Arminjon, le président Geneletti et Jean Hars
Vue partielle de l'assemblée.
Photos : EJY Sardella