De gauche à droite Denis Varaschin, le président Geneletti et Hervé Boileau.
La séance du 20 novembre de l’Académie de Savoie a été consacrée à Gustave Eiffel et au banquier Laydernier.
Hervé Boileau, enseignant-chercheur à l’Université de Savoie-Mont-Blanc, présente « Gustave Eiffel, ou la révolution du rivet ». Les constructions métalliques et la technique du rivet pour leur assemblage commencent à remplacer la pierre et le bois dans les ouvrages d’art et certains bâtiments au XIXe siècle. Dans l’exposition universelle de 1878, il fallait construire vite des ouvrages ouverts à la lumière. Seuls des éléments métalliques préfabriquées et montés in situ répondaient au besoin. Gustave Eiffel, centralien et entrepreneur, y réalise un petit pavillon.
Après de nombreuses réalisations comme le viaduc de Garabit, la Statue de la Liberté, et le canal de Panama où il est mis en cause dans le scandale, sa grande œuvre sera la tour qui porte son nom pour l’Exposition universelle de 1889. C’est un défi qu’il relève avec deux ingénieurs, Koechlin et Nougier. Le chantier avec ses 150 ouvriers enchante les parisiens pendant plusieurs mois. L’Exposition universelle est un succès et la tour accueille plus de 2 millions de visiteurs. Promise au démantèlement, elle est sauvée par les services qu’elle rend en astronomie, comme émetteur de radio, et aux militaires. Eiffel finira sa vie par des travaux sur l’aérodynamique et créera deux souffleries dont celle d’Auteuil toujours en activité à ce jour.
Le banquier Laydernier
Denis Varaschin, Président honoraire de l’Université Savoie Mont-Blanc, introduit ensuite le banquier Léon Laydernier. Ce dernier s’est illustré dans les « Souvenirs d’un banquier savoyard » dont le deuxième tome n’a jamais paru. Il décrit de façon subtile le rôle déterminant qu’il aurait joué dans la transformation de la Haute-Savoie . La réalité est un peu différente : s’il apparait partout, ce n’est pas au premier rang.
Issu d’une famille modeste, il commence sa carrière comme commis à la Banque de France puis comme comptable chez Aussedat qui le met à la tête de la Banque commerciale d’Annecy. Il est compétent, mais pressé, et pousse les affaires au maximum, ce qui lui permet de gagner beaucoup d’argent. C’est un notable omniprésent. Il multiplie jusqu’en Suisse les présidences et les participations à des sociétés industrielles.
En 1930, la banque a de gros découverts chez des clients importants. Elle subit des retraits massifs et connait de grandes difficultés l’année suivante. Grâce à l’appui de ses actionnaires Aussedat et Callies, la Banque de France le sauve, mais il est mis sous tutelle et un Callies entre au Conseil d’administration et prend le pouvoir.
Si Léon Laydernier a eu une renommée certaine, son influence réelle a été moins importante qu’on ne peut le supposer.
L'assistance
Photos : EJY Sardella