Julien Donzel, le secrétaire perpétuel Jean-Baptiste Bern, la vice-présidente Anne Buttin et François Forray
L’Académie de Savoie a fait sa rentrée mercredi dernier dans son siège du château.
François Forray a commencé par la recension de deux ouvrages valdotains. Dans le magazine « Lo Flambo », on découvre une description très précise du patrimoine valdotain, à lire (en français !) avant toute visite dans la vallée. Dans le second, il introduit une étude très documentée de l’arrivée des émigrés français après la Révolution de 1789 dans le comté de Nice. Ils perturbèrent assez fortement les autochtones par leur morgue et leurs prétentions, à un moment où les autorités sardes avaient le souci de ne pas froisser les autorités révolutionnaires françaises.
Dans la première communication, Julien Donzel, qui fut premier adjoint au maire de Challes, présente l’histoire du thermalisme dans la commune. En 1825, le docteur Louis Domenget, « médecin de la famille royale en Savoie », repère du soufre à la surface de la source des Moulins. Il boit l’eau, et la fait boire à des patients et des animaux. Les malades vont mieux, … et les animaux aussi ! C’est l’eau la plus sulfureuse que l’on connaisse et elle a des propriétés uniques pour les voies respiratoires. Un bassin est créé et l’établissement thermal est construit en 1876. Le Casino arrive en 1883 et de nombreuses personnalités fréquentent l’établissement. Il se développe ainsi que des hôtels et on compte plus de 4 500 curistes en 1956. Challes est desservi par le tramway, puis par le trolleybus. Malheureusement les curistes se font rares dans les années 2000 et l’établissement souffre de manque d’investissements et les pertes d’exploitation amènent sa fermeture. À ce jour, la municipalité cherche à sauver les bâtiments en espérant à une hypothétique réouverture.
Dans la deuxième communication, Jean-Louis Perquin, ancien des troupes aéroportées et des troupes de montagne, présente « Les services secrets britanniques en Savoie durant le deuxième guerre mondiale ». En 1940, Churchill crée un service action pour soutenir la résistance en Europe. Il organise la sélection des agents et leur formation aux techniques de commandos dans la clandestinité. Des agents sont infiltrés par parachutages et par mer. Il s’agit d’entraver la production industrielle et les communications par des sabotages ; d’étudier les situations ; de parachuter des armes aux principaux maquis comme Les Glières, dans l’Ain, le Vercors, aux Saisies. Environ 4 600 hommes sont équipés dans les Alpes du Nord par des parachutages de 49 bombardiers. On voit les agents à Chambéry, Aix-les-Bains, Albertville, Aime, ils voyagent beaucoup et jusqu’à Paris. Beaucoup ont laissé un nom comme Ortiz, un Franco-Américain polyglotte qui fut de tous les combats, passant des armées régulières à la clandestinité, sans oublier les nombreuses femmes parachutistes qui participèrent aux opérations.
Jean-Louis Perquin
Jean-Louis Perquin, le vice-présidente Anne Buttin et Julien Donzel.
Photos : EJY Sardella