16 novembre 2023 - Séance académique
Histoire de la radio en France et Jean Giono
La séance de mercredi dernier à l’Académie de Savoie a traité de deux thèmes bien différents : l’histoire de la radio en France et le rapport à la terre de Jean Giono.
C’est Michel Amoudry, enseignant et homme politique honoraire, historien et Président des Amis du Vieil Annecy qui retrace l’histoire de la radio en France.
Sous l’égide de la SFR (Société française radioélectrique), la première station, Radiola, émet en 1922. L’année suivante, l’École supérieure des PTT émet sous le nom de Radio France et trois stations régionales privées se créent en 1924.
Après 1930, sous l’impulsion du général Ferrié, l’État rachète Radio Paris et émet sur les grandes ondes. Pendant la guerre de 40, cette dernière sert la propagande européenne nazie.
De 1940 à 1960, la Radio est un monopole d’État sous le nom de Radio diffusion française. Toutefois, les auditeurs écoutent aussi Radio Suisse, Radio Mante Carlo et Europe 1, créée en Sarre en 1955. Cette dernière prend de l’essor, notamment avec l’émission « Salut les copains » qui attire toute la jeunesse. L’Ortf voit le jour avec France Inter, Radio Luxembourg arrive.
Avec l’arrivée de la FM, le nombre des stations locales explose dans les années 80.
On arrive à la période contemporaine avec un pôle étatique fort et des stations privées appartenant à des groupes, allemand comme Bertelsmann, ou des entrepreneurs comme Patrick Drahi, Arnaud Lagardère et Vincent Bolloré.
Marie-Anne Arnaud-Toulouse, professeur agrégé de Lettres, traite un tout autre sujet avec « Jean Giono et la terre ». Jean Giono revient profondément bouleversé de la guerre 14/18.
Rencontrant le succès comme écrivain, il participe aux « Rencontres de Contadour » où il partage une démarche utopique et pacifiste.
Il arrêté au début de la deuxième guerre mondiale, puis relâché et libéré des obligations militaires. Vivant à Manosque, il y est mal vu : il est « coureur de jupon », reçoit des artistes, et vit dont on ne sait trop quoi (en fait de ses ouvrages !). Il est arrêté à nouveau à la Libération, peut-être plus pour le préserver que pour ses actes.
Giono a un rapport charnel avec la nature et pense assister à la fin du « temps long » de la paysannerie, de ces gestes que l’on reproduit de génération en génération : l’exploitation agricole se transforme en usine et se dénature avec le progrès. Il est contre la technique, contre les villes, les usines, et les ouvriers, complices du grand capital. Il pratique un pacifisme absolu, souhaite détruire les partis, les chefs, et la Patrie.
La nature est omniprésente dans son œuvre. Dans « L’homme qui plantait des arbres », il raconte l’histoire de ce berger qui plantait des glands dans un désert provençal. Après la guerre, un village renait au milieu des sources et des arbres. C’est l’opposition entre la mort (la guerre) et les arbres (la vie).
Michel Amoudry
Marie-Anne Arnaud-Toulouse
Marie-Anne Arnaud-Toulouse, le président Geneletti et Michel Amoudry