Jean-Claude Dubourgeat ouvre la séance de l’Académie du 17 mai par la récension de l’ouvrage « We need power, don’t we ? » de Vincent de Rivaz, membre associé. Ingénieur hydraulicien, Vincent de Rivaz entre à EDF pour occuper plusieurs postes à l’international, dans la gestion des barrages et aux finances. En 2002, il prend la direction de London Electricity, la filiale d’EDF en Grande Bretagne. L’ouvrage décrit une aventure de près de 16 ans en insistant sur ses aspects stratégiques et humains : la création d’EDF Energy, premier opérateur au Royaume Uni ; la gestion des centrales nucléaires anglaises ; la promotion du renforcement du nucléaire en Grande Bretagne, dans le pays même, et au sein de sa propre société ; et enfin la mise en place des contrats des deux tranches EPR de Hinkley Point dont la réalisation est en cours.
« Missionnaire de l’atome » et mu par une profonde conviction, Vincent de Rivaz montre dans son ouvrage comment construire un consensus avec les politiques et les industriels autour d’exigences comme le réchauffement climatique, l’indépendance énergétique, et la maîtrise des prix de l’électricité.
Riccardo Giordano, architecte en chef des monuments historiques, présente ensuite les différentes restaurations de la cathédrale de Chambéry. Partant de la simplicité de l’église franciscaine initiale, il introduit les différentes restaurations de Sevesi, Vicario, Revel et Sciolli, et enfin de Pierre Lotte en 1960. Il montre comment les différentes restaurations se sont souvent surajoutées les unes aux autres, pour suivre la doctrine du temps et les cahiers des charges.
Jacques Dallest, ancien Procureur général de Chambéry, traite ensuite des « Crimes non élucidés ». Il cite le cas de quelques affaires qui ont défrayé la chronique comme « Chevaline » ou le « petit Grégory ». Après un rappel sur la classification juridiques de ces affaires, il montre que l’évolution de la société est des techniques pousse à rouvrir ces dossiers souvent clôturés et prescrits : les victimes s’organisent ; les magistrats leurs portent plus d’attention ; des progrès scientifique spectaculaires, notamment aux niveaux des analyses ADN, permettent de nouvelles investigations. Interpellé par une dizaine d’affaires non élucidées dans son ressort, il est chargé avec d’autres magistrats par le Ministère de la Justice d’une réflexion sur le sujet. Le rapport aboutit en 2021 à une préconisation sur la conservation des preuves et à la création d’une juridiction spécialisée à Nanterre qui a repris depuis plus de 90 affaires. Donnant un espoir aux familles, il espère que cette culture du « Cold case », selon le terme anglo-saxon, se diffusera dans les juridictions.
Riccardo Giordano
© E/J-Y Sardella.
Jacques Dallest et le Président Geneletti
© E/J-Y Sardella.